La start-up souhaite révolutionner la production audiovisuelle en direct avec son dispositif de gestion de caméras.

Des caméras dans les goals de hockey aux caméras embarquées sur Fort Boyard en passant par la Coupe du monde de football féminin …. Tous ces événements ont un point en commun : la start-up louviéroise Cyanview, dont l’ambition est de révolutionner la production audiovisuelle en direct.

La société propose une technologie de contrôle pour de multiples mini-caméras telles que les caméras accrochées aux filets de l’Open d’Australie ou placées dans les structures du jeu télévisé Ninja Warrior (la première production à laquelle Cyanview a participé). “Les productions ont besoin d’un contrôle sans fil ou à distance et l’architecture de type objets connectés (IoT) de Cyanview est idéale pour contrôler n’importe quoi de n’importe où”, explique David Bourgeois, CEO et fondateur de la start-up.

Sans entrer dans les détails techniques, les solutions de Cyanview répondent aux trois étapes de l’écosystème du flux de production et de diffusion : contrôle de la caméra, corrections et transport vidéo, grâce à un système de commande de caméra via la technologie IP. “Ce que l’on réalise est complexe et, paradoxalement, c’est le fait de le rendre simple qui nous distingue des autres”.

Des prix abordables grâce à une production chinoise

Cela ne signifie pas pour autant que Cyanview n’a pas de concurrence. Les télécommandes universelles sont déjà disponibles sur le marché et de grosses sociétés développent la science colorimétrique (discipline qui définit et mesure la couleur de l’image). Mais personne, à ce stade, ne gère la totalité. “C’est l’ensemble de notre produit – c’est-à-dire son architecture et le logiciel – qui constitue l’aspect novateur.”

Les prix des produits Cyanview varient de 500 à 4.000 euros. Des prix abordables grâce à une production chinoise qui permet “une flexibilité hors norme, impossible en Europe”, selon David Bourgeois, qui se fie à ses expériences professionnelles antérieures, notamment chez i-Movix, société spécialisée dans l’ultra slow motion. “La Chine ne doit pas stocker ses produits, ce qui nous permet de commander les pièces en petits volumes et d’adapter le produit dès qu’on le souhaite, c’est un gain de temps et d’argent inestimable.”

Présence mondiale

La start-up hennuyère collabore avec des partenaires de distribution répartis dans le monde entier. “Même si les marchés américain et chinois présentent quelques spécificités, le broadcast est un marché mondial”. Un avantage qui permet à Cyanview de jouir d’une popularité croissante auprès de grosses productions “sans stratégie marketing véritablement ficelée”, confie M. Bourgeois. “Le bouche-à-oreille et la fiabilité du produit ont été nos meilleurs alliés”.

Cyanview est donc partie du haut de la pyramide, en touchant directement des productions haut de gamme pour, ensuite, travailler avec des productions plus modestes “et, pourquoi pas, avec des prosumers (qui produit et consomme un service), comme sur Youtube”, analyse le fondateur de Cyanview. Mais pas pour tout de suite. Viser un marché intermédiaire est une nécessité financière car les grosses productions ne suffisent pas à rendre l’entreprise viable. “C’est un effort constant. On a d’ailleurs plus de difficultés à s’adapter à la verticalité des demandes entre petites et grosses productions plutôt qu’à un marché étranger”, explique le CEO de Cyanview.

Une levée de 900.000 euros

Au total, la start-up a déjà levé 900.000 euros de capitaux.

Wallimage, dans un premier temps, a permis de récolter les 300.000 premiers euros. Le reste a pu être recueilli grâce à Digital Attraxion, IMBC et un investisseur privé. L’aide financière de la Région wallonne a également permis d’engager le premier ingénieur. “Aujourd’hui, ce montant permet à la start-up de se développer. L’urgence est de mieux communiquer sur ce que l’on réalise.”

Après avoir été distinguée par Digital Wallonia et au NAB (le salon de l’Association américaine des diffuseurs), le principal enjeu de 2020 pour la jeune entreprise, qui emploie six personnes, sera de se structurer pour pouvoir augmenter le potentiel de vente et anticiper les demandes du marché. “Une leçon que j’ai retirée de mon ancienne expérience au sein de i-Movix”, conclut David Bourgeois.

Article écrit par Camille Delannois, le 17 janvier 2020.

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