Le spécialiste des la conception d’environnements contrôlés pour ses clients industriels, des noms prestigieux de la pharma, des cosmétiques et de l’horlogerie de luxe, CoCEPTIO, crée une filiale en Suisse, et file vers les 10 millions d’euros de revenus.
Il y a les experts des recettes. Et puis, il y a les experts des installations et équipements qui permettent la réalisation des recettes. C’est à cette seconde catégorie qu’appartient CoCEPTIO.
Fondé en 2017, ce bureau d’ingénierie et de maintenance, basé à Mons et Liège, se décrit comme spécialistes des environnements contrôlés et des processus complexes. “A l’instar de l’architecte, nous concevons l’infrastructure qui entoure les procédés de fabrication”, introduit Damien Bachelart, cofondateur et CEO de CoCEPTIO. “Cela inclut le parachèvement, la ventilation, l’automatisation, l’électricité, ainsi que le design des équipements de production.”
Une filiale en Suisse pour fin juin
Parmi ses plus de 150 clients principalement pharmaceutiques, des multinationales (UCB, Zoëtis, Takda, GSK) et des acteurs locaux (EyedPharma, Physiol, Kiomed) ainsi que les plateformes du LégiaPark (avec White Raven, EXO Biologics, PDC Line Pharma,…) et du BioPark de Charleroi.
“Notre portefeuille de clients a grandi de manière spectaculaire, nous avons connu une croissance de 40 % par an depuis notre création en 2017”, détaille le CEO. L’entreprise a réalisé 8,5 millions de chiffre d’affaires en 2024. Objectif : 9,5 millions de revenus en 2025.
Face à une certaine contraction du marché dans le secteur pharma ces dernières années et une baisse du nombre de projets d’investissements, CoCEPTIO se diversifie. Géographiquement, tout d’abord, avec une antenne commerciale depuis début 2025, à Paris. “Et fin juin 2025, nous ouvrons une filiale en Suisse, près de Lausanne”, annonce Damien Bachelart.
Une pépite cachée à Mons
L’entreprise, qui compte près de 65 collaborateurs, se diversifie sectoriellement, ensuite. “Nous avons toujours eu l’étiquette pharma-biotech. Mais des environnements contrôlés, il y en a partout. Un exemple ? Chanel à Paris, chez qui nous avons fait les boucles d’eau purifiée” (des installations spécifiques de traitements et purification des eaux pour la pharma ou les cosmétiques, NDR).
Mais, en Belgique, pourquoi ce choix de la localisation à Mons ? Thierry Marchandisse, l’autre cofondateur, est originaire de la région. Et puis, “la présence de l’université, un vivier de talents, facilite le recrutement”. “Mais c’est vrai que nous n’y avons pas énormément de clients. Cela bouge avec quelques belles coopérations qui s’annoncent.”
Le CEO cite des échanges en cours avec certains industriels de la région, dont le réseau hospitalier Helora – pour des salles propres, la stérilisation et pharmacie lors de la construction de plusieurs hôpitaux dans le Hainaut. Le secteur hospitalier représente entre 5 et 10 % des revenus de CoCEPTIO.
Rendre ses lettres de noblesse à l’ingénierie belge
L’entreprise n’a jamais levé de fonds – et ce n’est pas dans les plans à court terme. “Nous n’allons pas forcément chercher de la croissance à tout prix. Nous sommes en croissance et souhaitons la poursuivre, la priorité est avant tout de reproduire à l’étranger notre croissance ‘organique’, et d’aller prendre de sparts de marchés chez les grands groupes. Une acquisition pourrait même être envisageable dans les deux à trois ans, une fois bien établis. Nous voulons rendre ses lettres de noblesse à l’ingénierie belge, et la mettre au service d’un monde plus durable”, conclut Damien Bachelart.
Article écrit par Maxime Paquay, le 16 avril 2025.
Voir l’article sur L’Echo.